Le prix d’un abonnement à une plateforme de streaming musical n’est, certes, pas très élevé, mais il en refroidit tout de même quelques-uns. Comme je ne peux, personnellement, plus m’en passer, j’ai décidé de tester pour vous la plateforme gratuite, bête noire de l’industrie, Grooveshark, pour savoir s’il est possible de n’utiliser que ce service.
Grooveshark, le streaming musical gratuit
Grooveshark a été créé et lancé par trois étudiants de Floride en 2007. À l’origine, leur projet était de développer une plateforme de partage en ligne de musique. C’est seulement un peu après le lancement qu’ils ont transformé leur site en plateforme de streaming qui permettait à n’importe qui d’écouter les musiques et playlists partagées par les autres utilisateurs.
Les trois créateurs du site étaient des militants du web qui se battaient quotidiennement pour la liberté d’Internet qu’ils voyaient comme un immense réseau de partage de la culture et de la connaissance. Cependant, cet idéal, que l’on y adhère ou non, ne convient pas du tout à l’industrie musicale et aux lois sur les droits d’auteur en vigueur dans de nombreux pays.
Rapidement, Grooveshark, à cause de ses millions d’utilisateurs, et devenu l’ennemi à abattre et les grandes maisons de disques américaines ont multiplié les procès contre le site. Grooveshark a finalement fermé en 2015, mais la plateforme a laissé derrière elle de nombreux clones qui ont souvent repris le code source original ligne par ligne ou s’en sont inspirées.
Que valent les plateformes de streaming musical gratuites ?
À la grande époque de Grooveshark, vous vous souvenez sans doute combien il était facile d’écouter sa musique partout, tout le temps et gratuitement grâce au site Internet et à l’application mobile. C’est d’ailleurs après la fermeture de Grooveshark que j’ai commencé à m’intéresser aux autres plateformes payantes et légales et que j’ai fini par me prendre un abonnement.
Pourtant, tout le monde n’est pas prêt à débourser une dizaine d’euros par mois pour du streaming musical. J’ai donc testé, pendant une semaine, des solutions gratuites, mais pas toujours légales. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les clones de Grooveshark sont nombreux et ne se valent pas tous. Certains ont même fermé pendant ma semaine de test et il a fallu que j’en change.
Effectivement, la guerre de l’industrie musicale contre ces plateformes illégales (que nous nous devons, en théorie, de signaler, rappelons-le) et loin d’être terminée et les sites clones de Grooveshark apparaissent aussi vite qu’ils sont fermés par la police. Malheureusement, à chaque suppression, c’est toute la base de données des musiques partagées qui est souvent perdue. Quant à l’application mobile, n’en parlons même pas : elle n’existe plus.
Le streaming gratuit et légal existe-t-il ?
Récapitulons donc : j’étais à peine à la première heure de ma semaine-test pour découvrir si je pouvais me passer de mon abonnement de streaming musical et je découvre que je ne pourrai pas écouter de musique sur mon téléphone et qu’il faudra sans doute changer de clone de Grooveshark en cours de route (et ainsi perdre toutes mes playlists).
En seulement quelques heures, j’avais déjà acquis la certitude que le streaming gratuit et illégal n’était plus ce qu’il était. Ou alors, c’est moi qui me suis embourgeoisée et qui ne supporte plus la moindre difficulté quand je veux écouter ma musique. Dans tous les cas, Grooveshark ne répondait plus du tout à mes besoins comme il avait pu le faire il y a quelques années.
J’ai donc un peu creusé la question du streaming gratuit et légal. Je me suis tourné vers YouTube, mais je me suis, une fois de plus, confrontée au problème de la mobilité : impossible de verrouiller son téléphone tout en écoutant/regardant un clip. J’ai alors pensé que je pouvais utiliser mon service de streaming habituel, mais sans abonnement payant. Sur le papier, c’était une bonne idée, mais j’ai cru devenir folle au bout de la cinquantième fois où j’ai entendu la même publicité entre deux morceaux.
L’industrie musicale a-t-elle gagnée contre le téléchargement illégal ?
Après une semaine de test difficile et franchement frustrante, je me suis rendu compte que, en quelques années, sans que je m’en rende vraiment compte, l’industrie musicale et les maisons de disques avaient massivement misé sur le streaming musical légal et qu’elles avaient largement détourné le public du téléchargement illégal devenu beaucoup trop laborieux.
Il y a sans doute une belle leçon à tirer de tout cela : les consommateurs ne se tournent pas toujours vers ce qui est illégal parce qu’ils apprécient la gratuité, mais bien souvent parce qu’il préfère les accès simples et illimités.
En conclusion, je suis rapidement retournée vers mon abonnement de streaming musical en me disant qu’un accès illimité à plus de morceaux que je ne pourrai en écouter dans toute ma vie valait bien ce prix-là. En revanche, après avoir tant lu sur la question des droits d’auteur, je ne peux m’empêcher de me demander si les artistes ont aussi bien trouvé leur compte dans le streaming légal que les maisons de disques.