Pour concrétiser un projet immobilier, nombre de personnes contractent un prêt en couple. De cette manière, il est plus facile de convaincre un établissement bancaire. Cela signifie-t-il que l’achat d’une maison est impossible pour une personne seule ? Découvrez la réponse ci-après.
Acheter une maison seule : est-ce possible ?
Les banques considèrent qu’accorder un prêt à un couple est moins risqué, car il y a moins de chance que deux personnes se retrouvent en même temps au chômage. En cas de défaillance de l’un des emprunteurs, l’autre pourra continuer à assurer le remboursement du crédit. De plus, l’apport personnel est généralement plus élevé à deux.
Quoi qu’il en soit, le fait de souscrire un crédit immobilier seul ne constitue pas réellement un critère permettant d’accepter ou de refuser une demande de prêt. En effet, même s’il y a deux emprunteurs, celle-ci sera systématiquement rejetée si l’un d’entre eux est fiché à la Banque de France.
De ce fait, les établissements bancaires s’intéressent davantage à la capacité d’endettement des emprunteurs qu’à leur nombre. De ce fait, il est tout à fait possible d’acheter une maison seule. Cela dit, il est indispensable de remplir les critères définis par la banque prêteuse pour que le dossier de prêt soit accepté.
Quelles sont les conditions nécessaires ?
La stabilité professionnelle est le premier critère à remplir pour acheter une maison seul.e. Si vous êtes un jeune intérimaire ou enchaînez les CDD, il est peu probable qu’une banque accepte de vous accorder un crédit immobilier. Il en va de même si vous venez de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale. En revanche, si vous avez décroché un CDI ou occupez un poste de fonctionnaire, les chances que votre demande de prêt soit acceptée sont élevées.
Par ailleurs, la banque s’intéressera à votre capacité d’emprunt (ou capacité d’endettement). Il s’agit du montant de crédit maximum que vous pouvez emprunter. Il dépend de vos revenus, mais aussi de votre apport personnel. Capacité d’emprunt et capacité de remboursement sont liées. La capacité de remboursement correspond à la somme que vous pouvez restituer chaque mois sans compromettre votre équilibre financier. Dans le cadre d’un achat immobilier, le taux d’endettement ne doit pas dépasser 35 % pour une maison destinée à servir de résidence principale et 33 % pour tout autre type d’investissement immobilier.
D’autre part, vous devrez respecter une condition relative à l’apport personnel pour faire accepter votre demande de prêt. L’apport personnel fait référence à la somme d’argent que vous êtes en mesure d’injecter dans votre projet immobilier sans passer par un prêt bancaire. Représentant généralement 10 % du capital à emprunter, il est destiné à régler les frais annexes induits par le crédit (frais de notaire, frais de dossier et frais de garantie). Au-delà de cette fonction, l’apport personnel sert à rassurer l’établissement prêteur. Il démontre en effet votre sérieux. La banque peut s’appuyer sur votre apport personnel pour déterminer si vous êtes capable de rembourser les mensualités du crédit que vous comptez souscrire.
Quelles sont les étapes pour acheter une maison seul.e ?
La première étape pour acheter une maison seul.e et devenir propriétaire consiste à rechercher un financement. Il s’agit de repérer les offres de crédit immobilier. Recourez à un simulateur de prêt immobilier pour dénicher le meilleur taux d’emprunt. Vous n’êtes pas sans savoir que les taux d’intérêt se répercutent sur le coût total d’un crédit. Étudiez particulièrement le TAEG (Taux annuel effectif global), car cet indicateur prend en compte l’ensemble des frais induits par un prêt immobilier (intérêts, frais de dossier, frais de garantie, etc.).
Après avoir déterminé le financement, vous devrez rechercher une assurance de prêt immobilier. Il est en effet pratiquement impossible d’obtenir un crédit sans souscrire une couverture. N’hésitez pas à comparer les offres disponibles sur le marché. Sachant que le coût de l’assurance peut aller jusqu’au tiers du prix total de l’emprunt, il est crucial d’opter pour un contrat proposant le meilleur taux.
Par la suite, lancez-vous dans la recherche de la maison à acheter. Pour ce faire, vous pouvez consulter les petites annonces immobilières ou faire appel à un agent immobilier. Le bouche-à-oreille constitue un autre moyen pour trouver un bien. Une fois que vous avez dégoté une maison adaptée à vos besoins et dans laquelle vous pourrez vous essayer au home staging, négociez le prix de vente affiché si des travaux sont requis. Pour savoir s’il est nécessaire d’en réaliser, consultez les informations sur le bien immobilier transmises par le vendeur (diagnostic amiante, diagnostic de performance énergétique, etc.). La marge de négociation est généralement de 10 %.
La signature du compromis de vente constitue l’étape suivante. Si vous acceptez l’offre d’achat immobilier, vous disposez d’un délai de 30 jours pouvant être allongé à 45 jours pour souscrire un prêt. Pour mettre toutes les chances de votre côté, pensez à augmenter votre apport personnel en débloquant votre assurance-vie ou vos fonds d’épargne en entreprise. Vous pouvez aussi vous tourner vers les prêts aidés. Il est impératif d’ajouter au compromis de vente une clause suspensive qui stipule que la transaction aura lieu à condition d’obtenir un prêt.
La dernière étape consiste à signer l’acte de vente chez un notaire. Une fois le contrat lu, les différentes parties procèdent à la signature. Vous devrez alors verser l’intégralité de la somme due au vendeur.
Que faire en cas de problème ?
Une fois la maison acquise, il est possible que vous rencontriez des problèmes. La non-conformité du bien immobilier à vos attentes en fait notamment partie. Ce problème peut être lié à des vices cachés. Dans ce type de situation, vous pouvez vous rapprocher du vendeur pour parvenir à un consensus. Il s’agit du recours amiable. Le maintien du contrat de vente est plus probable avec cette solution qui est propice à la discussion. L’aide juridique fournie par un notaire est utile pour permettre aux négociations d’aboutir.
En cas d’échec, vous pouvez envisager un recours contentieux. L’annulation de la vente en est le résultat la plupart du temps. Cette procédure peut aussi donner lieu à l’obtention de dommages-intérêts.
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